Double essai: Silence & Ranger de Robbe La mousse à la rescousse ! Par
Pierre Rondel
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Introduction
Vous
avez sans doute remarqué que depuis quelques temps, je suis en pleine période
"mousse". Je considère cette forme d'aéromodélisme très ludique
et finalement instructive, un excellent complément au modélisme "plus
traditionnel". Alors, quand mon épouse m'a annoncé qu'elle voulait s’essayer
au pilotage (c’est moins ennuyeux que de regarder), j'ai naturellement regardé
du coté de la mousse si j’allais trouver mon bonheur. Un
petit tour dans le catalogue Robbe, et oh surprise, le planeur de début
en mousse best-seller de la marque arrive dans sa nouvelle version utilisant
un nouveau matériaux. En 2 clics, la bête est commandée sur Internet et arrive
quelques jours après.
Quelques
semaines plus tard, coup de fil à la rédaction: notre vénéré rédac'chef,
apprenant que je fais de l'écolage avec un Silence, me propose de ne pas m'arrêter
en si bon chemin et de poursuivre avec le Ranger, moto planeur en mousse nouvelle
génération de la même marque. Situation idéale ,vous
en conviendrez, pour vous proposer aujourd’hui cette petite mise à jour.
Nouveau matériau
« Arcel » :
c'est le nom de ce nouveau matériau utilisé pour ces 2 kits. C'est, tout comme
l'Elapor utilisé par multiplex, une sorte d'EPP
d'une densité à vue d'oeil autour de 20 à 25 kg/m3. L'aspect est moins flatteur
que le poly HD utilisé auparavant, surtout du coté de l'état de surface. La
couleur blanche de l'Arcel, même si elle est plus dans l'esprit planeur, est
finalement assez banale et salissante à l'usage. Je regrette donc un peu l'ancienne
couleur, ou alors carrément une couleur beaucoup plus "flashy".
L'avantage
de ce matériau ne réside pas là, heureusement ! L'idée est bien entendu de
rendre le Silence et le Ranger bien plus résistant a défaut d'être indestructible.
Et quand on pense aux outrages qu'ils vont subir lors de l'apprentissage c'est
pas un mal !
2 heures sans se presser !
Passons
à la construction du Silence en version Kit simple. Celle-ci prend environ
2 heures, en prenant son temps. Peu ou pas d'erreur possible lors du montage
tant le kit a tout prévu, c'est un bon point pour le tout débutant qui découvre
le modélisme. Et il faut signaler la notice d'une rare qualité qui accompagne
le débutant pas à pas jusqu'au premier vol.
Ce
kit est comme l'ancien très complet, puisqu'il contient aussi un sandow, du
fil (mono filament) et la sardine pour planté dans le sol. Je ne vous cache
pas que j'ai sagement rangé ce sandow, car quand on habite à Grenoble il est
bien plus sympa d'aller faire du vol de pente. Mais je conçois aisément que
débuter en plaine, avec ce sandow, et sans aide aucune est
tout a fait faisable, comme un débutant nous l'a fait partager sur un forum
internet.
Outre
le matériau, La seule différence notable entre les 2 générations de kit est
que la décoration adhésif est maintenant pré découpé ce qui évite cette fastidieuse
séance de découpage qui peut prendre une bonne heure a elle seule. On apprécie
donc !
Je ne vous détaillerais pas le montage car celui ci est toujours
aussi simple et consiste en quelques étapes rapidement menées:
Le
centrage indiqué sur la notice s'obtient sans plomb par contre le Silence
a pris du poids avec un 740 g contre 640 g pour l'ancienne version, mais ceci
ne se fait absolument pas sentir en vol, rassurez vous!
Pour
être complet sur l'étape du montage, je me suis permis un petit écart. Volant
exclusivement en pente, j'ai pris la liberté d'augmenter la surface de dérive
(x 2), afin d'avoir plus de mordant et pouvoir me sortir de situations difficiles
lors de l'apprentissage.
Silence ... on vole !
Les
premiers vols se sont déroulés l'été dernier à l'Alpe d'Huez, les 2 Alpes
et à Brié, près de Grenoble. Le baptême du planeur a même eu lieu par un vent
plus propice au F3F et à la voltige qu'à l'apprentissage... mais bon cela
a permis de voir ce qu'il donne dans le vent.
Voilà
donc mes impressions en vol: L'aile parait un peu plus souple que l'ancienne
génération. Le planeur reste stable même dans le vent et ne semble pas si
gêné que cela. Le looping passe gentiment, sans prendre de vitesse. Le planeur
est très stable et doux, et a une vitesse d'évolution très raisonnable. Le
Silence est stable en spirale, posé gentiment sur son aile intérieur. Le fort dièdre, à qui il doit sa stabilité en lacet
ne se fait pas sentir. La vitesse n'est jamais excessive même si on pousse
franchement sur le manche, l'épaisseur du profil (16% quand même) qui donne
la rigidité de l'aile apporte aussi de la traînée. J’ai du diminuer un peu
mes débattement à la dérive car avec la surface supplémentaire, le planeur
devenait un peu trop nerveux pour un débutant.
Bon,
et bien maintenant au tour de mon épouse de prendre les manches... J'explique
d'abord les rudiments du pilotage et puis je lui passe la radio en gardant
un pouce bienveillant sur la profondeur. Après 2 ou 3 tentatives ou le planeur
se fait embarqué par le vent suite a une inversion,
mon élève commence à piger le truc et à faire des 8 (patatoïdes certes) devant
la pente. On s'arrêtera là ce premier jour car le contrôle de la profondeur
est trop compliqué à cause du vent qui oblige à souvent corriger. Ceci dit,
le Silence montre plein de bonne volonté, même si c'est venté.
Les
séances suivantes ont pu s'effectuer dans des conditions moins fortes et ont
permis de voir le potentiel d'écolage du Silence. Bien centré, la
planeur nécessite que très peu de correction à la profondeur permettant à
l'élève de se concentrer sur la direction, sur l'anticipation des virages
et surtout sur la remise plat. Pour cela le Silence est très démonstrateur
et permet de bien décomposer les différentes étapes d'un virage: Mise en virage
avec la dérive, une fois engagé on laisse la dérive au neutre tout en se préparant
a contrer pour la remise plat au top donné par le moniteur (C'est moi ;O))),
remise à plat et hop on relâche la dérive. Souvent l'erreur faite est de commencer
la remise à plat quand le planeur revient presque sur la pente, ou alors la
remise à plat est trop prononcée et alors on arrête
pas de zigzaguer !
L'étape
suivante de l'apprentissage est bien naturellement l'utilisation combinée
de la dérive et de la profondeur. Et là ça se complique, car même si la réponse
à la profondeur est douce, le tout débutant n'assimile que très lentement
comment corriger la trajectoire sur les 2 axes simultanément. Ceci permet
au passage de tester la solidité de l'engin suite à des retours musclés sur
la planète. L'Arcel encaisse bien les chocs, et le silence aussi: L'aile bouge
pour absorber le choc, et le stab.
J'ai,
depuis, eu l'occasion à plusieurs reprises de voir des débutants "dégrossis"
voler sur Silence, et je dois dire qu'ils se débrouillaient plutôt bien allant
chercher la bulle au large de la pente, spiralant en compagnie de planeur
plus grand, revenant se poser à la pente, etc...
ce qui prouve que même si le potentiel "pur" de la
machine n'est pas exceptionnel, il permet quand même de s'amuser et d'accumuler
les heures de vol.
Seul
point noir à l'usage, c'est le montage et démontage du stab et de sa commande
en CAP coudée qui devient vite énervant. J'ai donc remplacé le coude par une
chape métallique soudée, bien plus facile a mettre
et a enlever puisque se faisant une fois le stab monter avec les élastiques.
Le Ranger: un vrai "Ready To
fly" !
Le
kit du ranger est plus élaboré que celui du Silence. Plus grande, l'aile possède
en effet un système de clé d'aile astucieux et même un petit longeron en pin
scotché à l'intrados. La notice, excellente aussi, indique que l'on peu retirer
le scotch et coller ce longeron pour une meilleure rigidité.
Le
chapitre construction risque cette fois d'être bien court! Oui, il s'agit
d'un vrai RTF (Ready to Fly)
car non seulement la radio est installée, branchée, mais on trouve aussi un
émetteur 3 voies (2 voies proportionnelle et un inter), une batterie 7 éléments,
et même le chargeur dans le kit ! Seul reste à acheter des piles (type R6
x 8) pour l'émetteur (beurk !!! mais il n'y a pas le choix). En fait pour
être honnête, quand je dis "Ready to fly", j'oublie qu'il
faut quand même monter et serrer l'hélice sur l'axe moteur (10 à 15 secondes)
et coller la verrière transparente sur le fuselage avec du double face livré à cet effet (2 à 3 minutes). Les puristes
pourrant cependant prendre quelques minutes de plus pour peindre la tête du
pilote histoire d'apporter leur petite touche personnelle.
Le variateur, contrairement a l'ancienne
version, est un vrai variateur, même si la radio livrée dans le kit ne permet
pas d'en profiter pleinement.
Le RANGER en vol
On
retrouve les qualités de vol du Silence (même profil utilisé), mais cette
fois si avec plus d'inertie, donc un peu plus de lourdeur dans les commandes.
Ce n'est pas pénalisant mais cela demande juste un peu plus d'habitude. Le
moteur est facile à gérer pour le débutant car la puissance est limité et
le planeur ne grimpe pas aux arbres (enfin si ! ... mais faut le comprendre
différemment ... enfin vous verrez plus tard!). La pente de montée est douce,
par contre il faut légèrement compenser à piquer. La commande de moteur sur
la radio est mal placée car elle oblige à lâcher le manche pour basculer l'inter.
Pour information, avec une radio programmable, la commande moteur
se retrouve sur le manche des gaz (donc devient proportionnelle) et tout rentre
dans l'ordre.
Moteur
coupé, le profil est porteur et je me suis surpris à attraper des bulles et
réussir à les exploiter un jour ou la météo était
très légère. La spirale se tient bien. Malheureusement l'hélice non repliable
et le capot moteur imposant qui donne ce look sympa au ranger augmente de
manière considérable la traînée, et donc il est quasiment impossible d'espérer
transiter moteur éteint. Ceci peut d'ailleurs constituer un léger handicap
pour l'apprentissage car le taux de chute important ne permet pas de longue
phase de planer, et une erreur de l'élève est amplifié et oblige le moniteur
a réagir plus vite. Cette petite remarque étant faite,
je me suis amusé a passé l'émetteur de main en main à Brié (avec des niveaux
de pilotage très differents), notre petite pente
en périphérie de Grenoble. Le verdict est unanime: sage et tranquille sont
les qualificatifs qui reviennent tout le temps.
L'atterrissage
est facile, la vitesse modérée permettant de préparer son approche (attention
tout de même a ne pas être trop court, because la traînée !) et l'hélice pivotante
joue à plein son rôle.
A l'usage, les prises type Tamiya
montrent rapidement des signes de faiblesse et nécessitent donc une certaine
vigilance au moment de la connection de la batterie.
Le risque ? faire du vol libre comme cela m'est arrivé
un jour, après 10 secondes moteur: faux contact .... jolies
spirales, passage derrière la crête et atterrissage en douceur dans un champ
plus loin.
Pour terminer le test, je tenais à signaler que le Ranger
a aussi effectué un petit séjour involontaire d'une semaine à 15 m de haut
au sommet d'un arbre bien bloqué par les branches. Grâce à un sauvetage assez
sport (merci Thierry !) le motoplaneur est rentré
indemne à la maison: Même pas mal !
SILENCE
J'ai aimé !
J'ai pas aimé ...
RANGER
J'ai aimé !
J'ai pas aimé ...
Caractéristiques
Silence
Ranger
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